Crédits photo bandeau Paddle au Cap d'Agde © E.Brendle
Sur les routes de la Méditerranée, les hommes et les idées ont toujours voyagé. C’est ainsi que cette mer nourricière a enfanté en grande partie l’histoire de l’Hérault, façonnant le département en terre d’échanges et de rencontres.
Aujourd'hui, l'identité maritime du territoire irrigue tous les pans de notre culture, des savoir-faire séculaires jusqu’à l’architecture des cités, en passant par des traditions plus que jamais vivantes.
Musée de l'Ephèbe © Laurent Gheysens
Estelle, Montpelliéraine traqueuse de bonnes adresses
et de curiosités
« Au Musée de l’Ephèbe à Agde, je remonte le temps en admirant la collection d’objets issus de la mer et retrouvés au gré des fouilles. »
Balcon sur la Méditerranée, l’Hérault a grandement hérité de sa mer. Terre de refuge par excellence, ses occupants successifs, marins puis commerçants, Grecs puis Romains, y ont apporté leur culture et leur savoir-faire.
C’est ainsi que l’on doit aux Phocéens, arrivés sur nos rivages en quête d'un abri, la fondation de la cité d’Agde, jusqu’ici simple cap rocheux. De la même façon, Mèze fut investie par les Phéniciens pour se protéger des tempêtes, ou encore Maguelone, citadelle stratégique rebaptisée un temps « Port Sarrasin ».
Ces influences multiples sont à l’origine de nombreux apports culturels : la culture de l’huître, l’acclimatation de la vigne, l’exploitation des premières salines…
Plus récemment, dans les années 1960, le département connaît une nouvelle évolution tournée vers la mer grâce à la mission Racine, dont le but était de donner au littoral une économie touristique incarnée par la mode des stations balnéaires. La Grande-Motte, Palavas ou le Cap d’Agde en sont les figures de proue.
Ne manquez pas la visite de La Grande-Motte, oeuvre de l’architecte avant-gardiste Jean Balladur, avec ses pyramides blanches inspirées des temples précolombiens du Mexique, ni celle du Cap d’Agde, dessinée par Jean Lecouteur sur le modèle des villages languedociens.
La Grande Motte
Ici, les traditions ont toujours le vent en poupe et se transmettent contre vents et marées. C’est le cas de certains métiers ou activités dont les coutumes sont savamment perpétuées. Sur l’Etang de Thau, haut lieu de la conchyliculture, ce sont les techniques des anciens « paysans de la mer » que l’on a à coeur de conserver, à commencer par l’élevage des huîtres en suspension.
Également berceau de la vigne, la Méditerranée a engendré la viticulture, et avec elle la tradition de la tonnellerie. Inventée par les Gaulois pour le transport du vin, c’est à Mèze que s’illustre l’âge d’or des tonneliers languedociens.
Enfin, on peut aussi citer les embarcations traditionnelles des pêcheurs du pourtour méditerranéen, notamment ces barques pointues et colorées et leur voile triangulaire ou à rames, qui continuent de vivre grâce à certains chantiers navals qui restaurent ou construisent à l’identique ces gréements d’antan. D’autres barques font aussi partie de nos traditions : celles qui opposent les jouteurs languedociens, une compétition qui remonterait au XIIIe siècle !
Le saviez-vous ? Les huîtres de Bouzigues étaient réputées jusqu’à Rome où elles étaient systématiquement au menu des banquets importants. Le muscat de Frontignan se vendait déjà quant à lui jusqu’en Allemagne, en Angleterre et en Hollande.
Aujourd’hui, la Maison Tarbouriech est devenue leader français de la conchyliculture méditerranéenne, et le muscat, tout comme le Noilly Prat de Marseillan, fait le tour du monde.
Producteur d'huitres © R. Barras - OT Archipel de Thau
Organisé par l’Office de tourisme de Sète, le pescatourisme vous propose d’embarquer sur un bateau de pêche artisanale afin de vivre une journée insolite à titiller le poisson et à relever les filets, tel un véritable pêcheur !
Certains sites patrimoniaux s’avèrent incontournables pour remonter le temps et contempler de ses propres yeux l’identité maritime de nos cités méditerranéennes. Je vous conseille surtout le Fort de Brescou sur son îlot basaltique au large du Cap d’Agde, ainsi que le môle Saint-Louis, à l’entrée du port de Sète, gravé d’un vers de Paul Valéry.
#sète phare saint-louis © Mary Barral
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# Mer et étangs
Plusieurs musées racontent eux aussi ce passé maritime, comme le musée Henri Prades de Lattes qui atteste de l’activité marchande de l'ancien port de Lattara, et le Musée de la Mer à Sète qui abrite une fabuleuse collection de maquettes de bateaux de pêche réalisée par André Aversa, charpentier de marine et figure sétoise de référence.
Musée de la mer à Sète © O. Octobre - OT Archipel de Thau
Côté événements, j’apprécie tout particulièrement les grandes fêtes maritimes dont Escale à Sète, le grand rassemblement des plus beaux bateaux du monde. Impressionnant !
Et bien sûr la fête de la Saint-Pierre, l'hommage traditionnel au saint-patron des pêcheurs. Elle donne lieu à une procession à terre puis en mer pour rendre hommage aux marins disparus…
Fort Saint-Pierre hier, Théâtre de la Mer aujourd’hui : dressé au pied du Mont Saint-Clair, cet amphithéâtre domine la grande bleue. Il s’agit aujourd’hui du décor des plus grands rendez-vous artistiques de la ville. L’acoustique y est incomparable. Regardez la programmation et réservez-vite votre place ici !
Escale à Sète © A. Mattia - OT Sète
Sauvegarder ce patrimoine exceptionnel et pouvoir le transmettre aux générations futures, tel est le fil conducteur de nombreux projets en faveur de notre littoral.
Particulièrement fragile face à l’érosion, le lido reliant Sète à Marseillan fait l’objet d’un chantier d’aménagement durable, le plus ambitieux à ce jour en Méditerranée. Ses cordons dunaires et ses espaces boisés sont en effet classés Natura 2000 et Zone de Protection Spéciale.
En 2022, la Maison du Littoral ouvrira ses portes pour sensibiliser le grand public à la richesse et à la fragilité du littoral héraultais. Elle mettra en avant sa biodiversité, son histoire, son économie et ses métiers mais aussi le grand défi posé par le changement climatique.
En outre, il ne tient qu’à nous de ne pas mettre davantage en péril cet équilibre par l’adoption de gestes simples : ne cueillez pas les plantes du littoral (elles sont essentielles à la stabilisation des dunes), n’allumez pas de feu sur la plage et ne jetez pas vos déchets dans le sable : un mégot de cigarette met, par exemple, deux ans à se décomposer…
Vous voulez agir vous aussi ? Sentinelles de la mer est un réseau qui propose à tous, sur un mode participatif, de s’impliquer dans la conservation du patrimoine marin en devenant « observateur local ».
Lido de Thau © Christian Ferrer
# Avec les enfants
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