Vue sur le Caroux depuis la vallée de l'Orb

La légende du Caroux

Vue sur le Caroux depuis la vallée de l'Orb © Olivier Diaz de Zarate

Depuis toujours, les paysages et monuments de l'Hérault ont inspiré l’imagination populaire, créant des récits et légendes racontés de génération en génération. En voici l’exemple parfait, avec la légende du Caroux, omniprésente dans le panorama de l’ouest de l’Hérault.

La légende du CarouxZeus et les derniers Géants

A cette époque vivaient Cébenna et Réa, les deux derniers Géants  descendants des Titans. Ils étaient les seuls survivants. Allant main dans la main, sensibles à la beauté de la nature, ils appréciaient particulièrement le plateau et le roc du Caroux d'où leur regard se posait jusque sur la mer.

Mais le Dieu de l'Olympe, impatient de faire place aux hommes, ne cessait de crier "qu'ils meurent !", ce que la Terre finit par concéder.

Un soir, Cébenna s'étendit sur le roc pendant que Réa remontait le lit du ruisseau d'Héric. Soudain, Cébenna sentit le roc se ramollir. Malgré un brusque sursaut, la pierre recouvrit son corps et l'immobilisa. Alors, dans un dernier effort, elle renversa sa tête en arrière et poussa un cri de désespoir. Les larmes s'échappant de ses yeux tombèrent goutte à goutte dans les eaux du Rieutord.

Au cri de Cébenna, Réa voulut s'élancer vers elle. Hélas, ses pieds s'enfoncèrent, aspirés par le torrent. Il tomba à genoux pendant que ses mains agrippaient la paroi rocheuse. En voulant s'échapper, il s'enfonça jusqu'aux épaules et la roche devenue glue épousa la forme de sa tête et étouffa son dernier cri pendant qu'Héric déferlait en grondant…

C'est ainsi que, tel le gisant de pierre d'un tombeau, le corps de Cébenna, l'infortunée fille des Titans, dessine à jamais ses formes au sommet du Caroux

Si vous allez aux Gorges d'Héric, vous saurez maintenant pourquoi le roc Caroux présente la forme d'une femme allongée et pourquoi, entre le 2e et le 3e pont, le lit d'Héric s'obstrue d'une gigantesque tête de pierre.

Texte inspiré du livre de Michel Cros.

L'amphithéâtre face à la mer

Souvent escarpés, ces reliefs marquent aussi le caractère du Languedoc.

Quand on vient des plaines, on fait face à cette succession de massifs. Puis on apprend à les reconnaître. Ils deviennent les accompagnateurs familiers de nos sorties.

Et très vite vient l’envie d’en prendre possession, d’en connaître chaque point culminant. De leurs sommets, le regard se perd jusqu’à la mer.

Le Caroux vu de la vallée de l'Orb

Le Caroux vu de la vallée de l'Orb © Fred Wawro